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L'intersyndicale réinvitée à Matignon après son appel à une nouvelle mobilisation le 2 octobre
information fournie par AFP 24/09/2025 à 21:24

La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, à gauche, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, à droite, et Murielle Guilbert, au centre, codéléguée générale du syndicat SUD, après une réunion avec le Premier ministre Sébastien Lecornu à Matignon, le 24 septembre 2025 à Paris ( AFP / Alain JOCARD )

La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, à gauche, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, à droite, et Murielle Guilbert, au centre, codéléguée générale du syndicat SUD, après une réunion avec le Premier ministre Sébastien Lecornu à Matignon, le 24 septembre 2025 à Paris ( AFP / Alain JOCARD )

"Une occasion manquée": l'intersyndicale a annoncé mercredi une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre, déçue par les propositions du Premier ministre qui souhaite, lui, revoir les partenaires sociaux "dans les prochains jours".

Le Premier ministre (Sébastien Lecornu) n'a apporté "aucune réponse claire" aux attentes des travailleurs et des travailleuses, a souligné l'intersyndicale, reçue pendant plus de deux heures mercredi matin à Matignon.

Reçues dans l'après-midi, les trois organisations patronales représentatives, Medef, CPME et U2P, se sont félicitées que la politique de l'offre n'ait pas été remise en cause.

Le Premier ministre a assuré aux partenaires sociaux qu'il n'entendait pas "passer en force" et souhaitait les revoir "dans les prochains jours", selon un communiqué publié mercredi soir.

Sébastien Lecornu leur écrira également pour leur demander "leur contribution sur cinq thématiques": financement de la protection sociale, réindustrialisation et souveraineté économique, conditions de travail, renforcement du paritarisme et modernisation du marché du travail.

Toujours sans gouvernement et en quête d'un compromis notamment avec les socialistes pour faire passer un budget, le Premier ministre a reçu dans la matinée l'ensemble de l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires), en présence des ministres démissionnaires Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarités), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi) et Laurent Marcangeli (Fonction publique).

Arrivés et ressortis ensemble de Matignon, les syndicats ont annoncé une nouvelle journée de grèves et de mobilisation le 2 octobre.

- "Langue de bois" -

Invitée du journal de France 2, la numéro un de la CFDT Marylise Léon a estimé qu'"un chemin est possible pour construire un budget s'il y a un partage des efforts".

"Le monde du travail ne se laissera pas faire s'il a le sentiment que les efforts sont totalement déséquilibrés", a-t-elle prévenu.

"C'est l'une des raisons pour laquelle on se remobilise le 2 octobre, il faut qu'il (le Premier ministre) puisse répondre à cette question", a-t-elle développé.

Seul potentiel motif de satisfaction, l'enterrement d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage semble "bien parti", a-t-elle indiqué plus tôt à l'AFP.

Mais ce n’est pas le cas du doublement des franchises médicales ou de la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et M. Lecornu n'a donné "aucun élément précis" sur la justice fiscale, a regretté Sophie Binet.

La numéro 1 de la CGT a fustigé "deux heures de langue de bois".

Quant à la réforme des retraites de 2023, point central des revendications syndicales, "ça fait partie des sujets qui ont été le moins clairs", a déploré Mme Léon, Sophie Binet regrettant que le Premier ministre n'ait "pas dit un mot" d'une éventuelle suspension.

Le Parti socialiste a exprimé mercredi soir dans un communiqué sa "solidarité pleine et entière avec l’intersyndicale et appelé "l’ensemble des citoyennes et citoyens à rejoindre massivement la journée d’action et de mobilisation du 2 octobre".

Amir Reza-Tofighi, secrétaire général de la CPME (D), arrive à Matignon le 24 septembre 2025 à Paris  ( AFP / Alain JOCARD )

Amir Reza-Tofighi, secrétaire général de la CPME (D), arrive à Matignon le 24 septembre 2025 à Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Depuis son arrivée à Matignon, où il avait d'emblée promis "des ruptures" sur le fond, le Premier ministre a déjà reçu les organisations représentatives une à une. Au terme de leur journée de grève et de manifestations du 18 septembre, il avait convié les syndicats à revenir le voir.

- "Efforts partagés -

Ceux-ci lui avaient lancé un "ultimatum", lui demandant de répondre à leurs revendications avant mercredi sous peine d'une nouvelle mobilisation.

Mercredi en début d'après-midi, c'était au tour des organisations patronales d'être reçues, en présence des ministres démissionnaires Eric Lombard (Economie) et Catherine Vautrin (Travail et Santé).

Selon Patrick Martin, le président du Medef, le Premier ministre "est parfaitement conscient qu'il faut envoyer des signaux sur le partage des efforts, sur l'équité (fiscale) mais surtout sur la lutte contre la fraude", sans "mettre en péril le modèle économique".

Amir Reza-Tofighi, le président de la CPME, a indiqué que son mouvement était "à 200% pour" lutter contre la suroptimisation fiscale par certains contribuables, mais "qu'il ne fallait pas créer de nouveaux impôts".

Michel Picon, le président de l'U2P (entreprises de proximité), a lui estimé que "si on ne dit pas aux Français que les efforts seront partagé par tous ils ne seront acceptés par personne".

Selon plusieurs sources, syndicales et patronales, M. Lecornu a confié mercredi qu'il était "le plus faible Premier ministre de la Ve République". "Je ne suis pas Édouard Philippe, je n'ai pas 350 députés sur lesquels m'appuyer", a rapporté Sophie Binet.

Le Premier ministre, qui pourrait selon des sources concordantes donner une interview dans la presse écrite dès jeudi soir, a été reçu par François Hollande "à la demande de Matignon" pour "un entretien de pure courtoisie républicaine", a indiqué l'entourage de l'ancien président.

Les députés insoumis ont demandé mercredi aux autres groupes de gauche de l'Assemblée nationale de signer une motion de censure commune contre Sébastien Lecornu qui sera déposée "dès l'ouverture de la session parlementaire", le 1er octobre.

24 commentaires

  • 18:15

    Aucune connaissance économique et entreprenariale, que du blabla politique aberrant, hors sol. Et ne représentent rien dans le monde du travail.


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